Prologue

Un surlendemain de Saint-Valentin

– Carla, je te le dis, cette Saint-Valentin a été ta dernière en solo. Si l’année prochaine, à la même époque, on te voit sans prétendant attitré, je t’avertis qu’on se mettra en chasse à ta place et que le « non » ne sera pas une réponse tolérée.

Cette menace – en l’air, je l’espère –, c’est ma sœur Laurie qui la lance, deux jours après la « fête des amoureux » qui a, encore, tourné au fiasco pour moi. Pour éviter une nouvelle fois de tenir la chandelle entre ma sœur, mon frère et leurs conjoints respectifs, j’ai opté pour une fête pour célibataires.

Préconisée par plein de cœurs à prendre, ambiance garantie, beaux garçons et potentielles flèches de Cupidon à la clef.

Résultat, la musique est tout droit sortie du top des années quatre-vingt, et encore. En même temps, la plupart des convives devaient y retrouver leur jeunesse. Au lieu de l’assemblée des Beaux Gosses célibataires du mois de février, j’ai plutôt eu l’impression de me retrouver parmi les invendus du catalogue automne/hiver mille neuf cent quatre-vingt-quinze.

Finalement, je suis rentrée – mal – accompagnée par un bellâtre qui ne m’a paru intéressant qu’aussi longtemps que les effets du mojito me préservaient de toute réflexion. Après m’en être difficilement débarrassée, j’ai bien sûr eu droit à un interrogatoire en règle de la part de mes drôles de dames, Laurie et ma belle-sœur Sandra, lors de notre soirée hebdomadaire. Et c’est après en avoir référé à leurs maris respectifs que mes pestes préférées ont énoncé leur drôle d’ultimatum.

Il me reste trois cent soixante-trois jours pour trouver un Valentin acceptable, car le quatuor des cupidons est bien capable de mettre sa menace à exécution, et j’en frémis d’avance.