Extrait

Avant-propos

J’ai ouvert mon compte Facebook en 2008, 10 ans après avoir eu mon premier Gsm.
Je ne suis actif sur LinkedIn que depuis cette année.
Pour les enfants du 21e siècle, il sera tout aussi naturel d’apprendre à lire et à écrire que d’ouvrir son compte Facebook.
Serai-je considéré comme un dinosaure quand j’avouerai à mes enfants que j’avais 38 ans la première fois que j’ai surfé sur Facebook ?
En moins de 10 ans, les réseaux sociaux ont bouleversé nos habitudes, nos comportements et nos rapports sociaux.
Comme beaucoup, j’ai reconstitué parmi mes amis Facebook ma classe de primaire.
Mais ces aspects touchant aux modifications de nos relations sociales ne sont pas l’objet du présent colloque.
Être ami avec un juge sur Facebook, émettre une opinion par rapport à un sujet de société, faire état d’une décision obtenue, soutenir son frère politicien est-ce là des comportements conformes à la déontologie des magistrats ou des avocats ?
Ces déontologies issues de la nuit des temps sont-elles assez solides pour résister aux réseaux sociaux et concomitamment, assez souples pour s’adapter aux évolutions que ces réseaux imposent et répondre aux nouvelles problématiques qu’ils engendrent ?
La calomnie et la diffamation peuvent sanctionner des comportements délictueux sur les réseaux sociaux.
Il est vraisemblable que des nouvelles infractions liées à l’usage abusif de ces réseaux apparaissent rapidement.
Comment gérer pour l’employeur l’usage des réseaux sociaux au sein de son personnel ?
Comment utiliser dans le cadre d’un licenciement des commentaires négatifs formulés par son employeur ?
Comment, pour une marque, protéger l’image qui se crée suite à la diffusion des commentaires sur ces réseaux ?
Parmi la cascade d’intervenants (intermédiaires dans la diffusion de l’information, opérateurs de téléphonie, gestionnaire des lieux de stockage des comptes Facebook), comment se répartit la responsabilité en cas de préjudice ?
Voici plusieurs des nombreuses questions que le présent colloque se propose d’examiner, avec une approche transversale. Paradoxe, parmi les différents intervenants, quasi aucun n’est actif sur Facebook !
La majorité (mais pas tous) dispose d’un compte LinkedIn.
Ceci n’enlève rien à la grande expertise des intervenants, que je veux chaleureusement remercier pour leur participation active à la réussite du projet de ce colloque.
Je veux également témoigner ma gratitude à Me Guillaume Sneessens, commissaire du Jeune Barreau, chargé des activités scientifiques, pour son assiduité.
Sans sa persévérance, ce colloque serait resté au stade de projet.
Un dernier mot : pendant la présentation des différentes interventions ou pendant la lecture du présent ouvrage, puis-je vous inviter à ne pas consulter vos Gsm… même pour vous rendre sur un réseau social !

Benoît Lema